LA SAVEUR DE L'AUTRE
Manifestation artistique à haute valeur humaine, 3e édition
Pendant trois jours, Le Channel Scène Nationale de Calais il s'agit d'aborder depuis un regard humaniste, culturel et poétique, le vaste champ de questions que soulèvent les migrations intercontinentales.
L’idée d’une manifestation artistique à haute valeur humaine naît au cours de l’année 2013, sous l’impulsion du mouvement Utopia, alors que le contexte politique est d’une extrême violence à l’égard de ceux que l’on nomme les migrants. De plus, au même titre que Lampedusa, Calais devient en Europe un nom emblématique de la réalité des migrations internationales. La première édition de cette manifestation voit le jour au mois de mai 2015. Cette année, l’enjeu est de regarder au-delà des frontières et des cultures européennes pour faire l’expérience d’un rendez-vous cosmopolite, pour réfléchir librement et donner à comprendre les phénomènes des migrations. Nous sommes dans une tentative d’approche plurielle, susceptible d’envisager autrement l’une des grandes questions de ce XXIe siècle. Cette nouvelle édition s'intitule 'La saveur de l'autre' et se concentre sur la création d'un temps aux entrées multiples, un moment hospitalier. La manifestation se déroulera les 24, 25 et 26 mai 2019 et mobilisera tous les potentiels du Channel : le restaurant, la librairie, les différentes salles de spectacle, la cour, le belvédère. Son programme alterne rencontres, spectacles, concerts, expositions, propositions culinaires, et ateliers. Les disciplines des sciences humaines seront également conviées, et les manières de traverser artistiquement le sujet offriront une variété de propositions qui s’égrèneront dans l’espace et le temps du matin jusqu’au soir. Les évènements sont ouverts à tous publics, enfants comme adultes. Le Channel recevra une variété d'artistes en concert dont: Rokia Traoré, l'artiste ivoirien Tiken Jah Fakoly, le duo Madeleine Cazenave et Camille Saglio, Melting spot et Le Tire-Laine, Orchestre tout puissant Marcel Duchamp XXL.
Une restitution d'atelier 'Ce qu’il reste de nos jours' conduit par Cantieri Meticci et Motus Terrae, partenaires du projet Atlas of Transitions, avec la contribution de plusieurs dizaines de personnes invitées à témoigner de leurs vies quotidiennes. À partir d’une lecture personnelle et sensible des actualités, ils inventorient les faits et les heures qui colorent leurs jours. Tels des témoins du temps, ils contribuent à la mise en récit poétique, sensible et collective, de l’époque où nous sommes. Pendant trois jours, la place sera faite aux associations qui viennent en aide aux exilés. Cette année, Le Channel cherche à mettre en valeur les actions artistiques qui ont émergé de ces présences associatives au cours des dernières années, et qui ont permis l’expression de dizaines d’exilés.
D'autres rendez-vous
Installation vivante: 'La grande collection de mains'
Momette, avec l’implication d’enfants et d’adultes rencontrés à Calais
Suite et fin d’un travail de collecte de dessins, gravures, images et enregistrements sonores, commencé au Channel en avril 2018 avec des écoles et des gens de Calais. Aidée par quelques complices musiciens, plasticiens et comédiens, Momette restitue sous forme d’installation vivante les fruits infiniment humains de son itinéraire à Calais.
Séminaire de recherche: 'Politique des refuges'
Emilie Da Lage, Marion Dalibert, Béatrice Michaud et Marie Glon, enseignantes-chercheuses
En partenariat avec les Non-lieux de l’exil
Dans le cadre du projet européen Atlas of Transitions, Le Channel s’est associé à l’Université de Lille 3 pour conduire une recherche sur le rôle des pratiques artistiques et culturelles dans les situations d’exil. Le séminaire qui se déroulera pendant la manifestation sera pour partie ouvert au public. Il portera sur la notion de refuge, ses formes, ses contextes et potentiels, sur la base de cas pratiques et nourri par les réflexions de Marielle Macé, Michel Agier, Anna Tsing, entre autres.
Rencontres particulières: 'Incroyables chemins' - Regards croisés sur les migrations
Didier Ruiz, avec la contribution d’habitants du Calaisis, de personnes engagées sur les questions de migrations, et de chercheurs
Les spectateurs seront amenés à expérimenter des rencontres à la fois brèves et éclairantes, qui se dérouleront sous forme d’itinéraires. Il sera ainsi possible d’effectuer plusieurs parcours, chacun d’eux consistera en quatre stations, quatre rendez-vous intimistes, quatre récits et points de vue différents, susceptibles d’analyser et comprendre les migrations d’aujourd’hui.